Récit de la mission Freebird 2012, épisode 4
Jean-Marc Bonzom, chercheur en écotoxicologie, et Audrey Sternalski, post-doctorante, sont sur le terrain pour une durée d'un mois, à proximité de la centrale nucléaire de Fukushima Dai-ichi dans le cadre du projet Freebird (Fukushima Radiation Exposure and Effects in BIRD populations, ANR Flash Post Fukushima).
Leur mission : étudier, aux alentours de la centrale, les effets sur les oiseaux de la contamination de l’environnement par des substances radioactives.
Grâce au carnet de voyage scientifique tenu par Jean-Marc Bonzom, ils partagent quelques moments de leur activité de terrain.
Vos papiers s'il vous plaît !
Régulièrement, la police japonaise nous contrôle, toujours avec le sourire et courtoisie. Mais voici quelques anecdotes à ce sujet.
Audrey Sternalski et la police japonaise © Jean-Marc Bonzom/IRSN
Tout d’abord, sachez qu’une zone d’exclusion de 20 Km autour de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi a été mise en place par les autorités japonaises. Actuellement très peu de personnes ont une autorisation pour pénétrer dans celle-ci. Une autre zone existe, comprise entre 20 et 30 Km autour de la centrale. Dans ce périmètre, toutes les maisons ont été abandonnées, mais il est possible d’y circuler pendant la journée. La nuit, personne ne peut y rester. Pour des raisons de sécurité, il y a énormément de patrouilles de police. C’est essentiellement dans cette zone que nous travaillons.
Conclusion, en moyenne, nous avons droit à trois contrôles de police par jour. A chaque fois, tout se déroule avec le sourire. Nous ne parlons toujours pas japonais et les policiers japonais ne parlent toujours pas anglais ! Mais finalement nous arrivons à nous comprendre. D’autant plus facilement que depuis quelques jours, nos collègues japonais nous ont rédigé un texte expliquant en japonais notre travail.
© Jean-Marc Bonzom/IRSN
Au début, sans ce document, c’était plus épique. Nous montrions des photos d’oiseaux, nous faisions des mimes et parfois nous téléphonions à nos collègues japonais pour qu’ils expliquent notre travail en japonais.
Une fois, nous avons du contacter l’Ambassade de France au Japon car on ne s’en sortait pas. Même si tout le monde avait le sourire. Ce jour là fut mémorable ! Une première voiture de police s’arrêta. Comme d’habitude, nous avons remis au policier notre passeport, notre permis de conduire et une carte de visite. Puis une deuxième voiture arriva. Ce fut le même rituel (passeport, …). Et une troisième et une quatrième voiture. Sept policiers, rien que pour nous ! Et bien entendu, chaque policier reprend des notes et des photos. Tout ceci a duré deux heures ! C’est notre record à ce jour.
Au final, quel était le problème ? Sans le savoir, nous étions dans une forêt privée. La propriétaire est venue sur place, l’Ambassade de France a expliqué notre travail et nous avons eu l’autorisation de continuer notre travail.
Le lendemain, des personnes du coin qui avait participé à toute l’affaire, sont venues nous apporter un grand plateau de sushis et nous avons pique-niqué tous ensemble ! Comme je vous le disais, c’est incroyable comme nous recevons un accueil chaleureux, que ça soit de la part des habitants ou des forces de l’ordre.
Pour notre pause-déjeuner, pendant notre travail sur le terrain,
des habitants sont venus nous offrir ce magnifique assortiment de sushis
que nous avons dégusté tous ensemble. © Jean-Marc Bonzom/IRSN
Notre table de travail transformée en table de pique nique pour déguster
des sushis offerts par un couple habitant non loin de notre site d'étude.
© Jean-Marc Bonzom/IRSN
A bientôt pour un autre récit !
Jean-Marc
Dernière modification le 27 juin 2012