Laboratoire de physique et de métrologie des aérosols (LPMA)

Laboratoire de Physique et de Métrologie des Aérosols (LPMA)

Le Laboratoire de Physique et de Métrologie des Aérosols (LPMA) effectue des recherches, des études et des expertises scientifiques et techniques, à caractère expérimental, concernant les émissions et la caractérisation des aérosols dans les installations nucléaires, en situation normale ou accidentelle. il s’appuie sur la plateforme expérimentale MARIN (Métrologie des Aérosols, Remise en suspension, diagnostics In-situ et Nucléaire) qui est référencée dans le projet Européen OFFERR (eurOpean platForm For accEssing nucleaR R&d facilities). Le LPMA est un acteur historique du développement de la science des aérosols en France en relation avec différents partenaires académiques et industriels. Une synthèse des travaux réalisés et des partenariats entre 1980 et 2001 est présenté dans l’ouvrage History and Reviews of Aerosol Science.
Implanté sur le site de l’IRSN à Saclay, il regroupe une équipe d’une vingtaine de permanents chercheurs, techniciens et de post doctorants, doctorants et stagiaires.
Au sein de l’IRSN, le laboratoire qui appartient aux groupes thématique de recherche «Incendie Explosion» et « Dispersion des matières radioactives et polluants » a été agréé par l’HCERES en 2021. Il apporte également un soutien technique dans le cadre des expertises de sûreté.

Contexte

Les aérosols constituent, avec les gaz, les deux vecteurs de la pollution de l’atmosphère et de l’air intérieur et sont donc particulièrement étudiés dans de nombreux secteurs industriels (aérospatial, agroalimentaire, médical, pharmaceutique, nanotechnologies, nucléaire, etc.) comme mode de contamination.

Logo LPMA

Il n’existe pas une unique méthode de mesure des aérosols. Chaque méthode de mesure doit être adaptée en fonction des paramètres pertinents à caractériser au regard des phénomènes physiques à étudier et des objectifs des travaux de R&D ou des contrôles à mener (étude du transport et du dépôt d’aérosols dans les installations industrielles ou dans l’environnement, contrôle des dispositifs de filtration ou des taux d’empoussièrement des salles propres, étude des performances d’équipements de protection individuelle contre l’amiante ou la contamination radioactive, évaluation de l’exposition du public ou des travailleurs aux particules, contrôle des émissions particulaires des procédés, véhicules…).

A ce titre, le LPMA :

  • effectue des études et des recherches de base, et des études appliquées, sur la physique et la métrologie des aérosols, ainsi que sur la contamination particulaire de l'air par les sources naturelles et les sources anthropiques (formation, mise en suspension, évolution physico-chimique, dépôt sur différentes surfaces, capture par les gouttes)
  • effectue des études et des recherches sur la physico-chimie des phénomènes pouvant intervenir en situation accidentelle dans les installations
  • applique les résultats obtenus pour définir, étudier et développer les dispositifs de mesure correspondants, notamment les préleveurs atmosphériques
  • réalise des essais de performance de dispositifs de mesure de la contamination radioactive et instruit les demandes d’évaluation d’instruments de radioprotection dans son Centre Technique d’Homologation de l’Instrumentation de Radioprotection (CTHIR)

Orienté vers une approche expérimentale et associé à de nombreux partenaires académiques et industriels, le laboratoire exploite la plateforme MARIN (Métrologie des Aérosols, Remise en suspension, diagnostics In-situ et Nucléaire) qui regroupe un ensemble d’installations expérimentales et de moyens de mesure pour les besoins de ses recherches et prestations dans le domaine du nucléaire.

Le LPMA mène des actions relatives à la production et à la caractérisation d’aérosols (aérosols radioactifs, traceurs non radioactifs, suies, étalons), au développement de méthode pour l’étalonnage et le traitement des données des instruments pour l’analyse des grandeurs mesurées en cohérence avec les grandeurs physiques d’intérêt, en y intégrant les incertitudes associées.

Pour appuyer son expérience de la mesure des aérosols, il est membre du réseau METRIC et animateur du sous-groupe aérosols. Il s’agit d’un réseau collaboratif de métrologie de l’institut, permettant de faciliter le partage de l’information, des pratiques et de l’instrumentation sur la métrologie des aérosols disponibles à l'IRSN. Il renforce les moyens de surveillance de la qualité des résultats obtenus à travers une dynamique d’inter-comparaisons.

Compte tenu de la diversité des situations mettant en jeu des aérosols, les travaux du LPMA ont des applications transverses à l’IRSN dans les domaines de la sûreté et la sécurité des installations, la radioprotection de l’Homme et de l’environnement, mais également en support direct aux besoins d’expertise et dans le cadre d’actions de recherche ou d’activités commerciales (prestations en laboratoire et sur site industriel) ou de valorisation (dépôt de brevets).

Axes de recherche

Les principales thématiques du LPMA sont :

  • La métrologie avec l’étude des facteurs d’influence, l’étalonnage ou l’évaluation des performances des appareillages de prélèvements et de quantification des aérosols radioactifs ou non
  • La mise en suspension de particules ou microgouttelettes par écoulement d'air ou par chute de matières potentiellement dispersables (poudres, objets contaminés, liquides)
  • La mise en suspension de particules lors d’opérations de démantèlement (découpe de métaux par différents outils, écroutage de surface bétonnée, marche d’opérateur)
  • La caractérisation des aérosols émis en situation d'incendie et la mise en suspension de contaminants à partir de matériaux soumis au feu,
  • Les nanoparticules (caractérisation et métrologie spécifique, transfert et dépôt, confinement et filtration)
  • la réalisation des évaluations de conformité par rapport aux exigences normatives ou réglementaires (normes IEC, ISO et CENELEC) d’instruments de radioprotection ou de mesure nucléaire dans le Centre Technique d’Homologation de l’Instrumentation de Radioprotection (CTHIR).

Pour remplir ses missions, le LPMA maîtrise et développe des compétences expérimentales et théoriques sur : 

  • les émissions de microgouttelettes et de particules solides à partir de sources liquide ou solide par mécanismes aérauliques, mécaniques, thermique (phénomènes de mise en suspension)
  • la physique et la métrologie des aérosols (prélèvement, transport et dépôt des microparticules, nanoparticules et agrégats)
  • l’instrumentation en radioprotection (dispositifs de mesure des aérosols et des gaz radioactifs artificiels)
  • l’étude en laboratoire des interactions des aérosols avec des gouttes pour des applications environnementales (cas des aérosols atmosphériques avec les hydrométéores de type pluie, neige, cristaux de glace) et pour l’épuration des gaz dans les installations nucléaires en démantèlement.

 

Projets internationaux en cours

 

Projets internationaux passés

Photos de la sonde Alids sur un avion de météo France
Photos de la sonde Alids sur un avion de météo France

Equipement et logiciels

La plateforme MARIN (Métrologie des Aérosols, Remise en suspension, diagnostics In-situ et Nucléaire).
Cette plateforme regroupe un ensemble d'installations expérimentales et de moyens de mesure.

•	EPICEA (Essai de performance des instruments de mesure de la contamination radioactive par des aérosols)

Vue du banc d’essais ICARE de l’installation EPICEA

EPICEA
Essai de performance des instruments de mesure de la contamination radioactive par des aérosols. Laboratoire accrédité Cofrac (portée disponible sur www.cofrac.fr) pour l’évaluation des moniteurs de contamination atmosphérique en produisant des aérosols étalons, marqués avec différents radioéléments (222Rn + descendants, 137Cs, 239Pu, 241Am…), de DAMA de 0,1 à 10 µm et jusqu’à 200 Bq/m3. L’installation permet également la fabrication de filtres de référence pour l’étalonnage ou les campagnes CIL.

Schéma de la mise en suspension d’aérosols et de leur prélèvement dans un impacteur

Schéma de la mise en suspension d’aérosols et de leur prélèvement dans un impacteur

BISE
Banc de mIse en Suspension par Ecoulement dédié à la remise en suspension de contamination par léchage d’air, il s’agit d’une veine d’air en circuit ouvert, dont la longueur totale est d’environ 5 m. L’air circule par aspiration dans le banc grâce à une pompe située en aval de la veine. L’installation permet de maîtriser les écoulements turbulents pour des vitesses comprises entre 0,5 m.s-1 et 40 m.s-1..

Vue intérieure de la chambre expérimentale CEPIA. Médiathèque IRSN

Vue intérieure de la chambre expérimentale CEPIA. ©Médiathèque IRSN

CEPIA
Chambre d’Etude et de Prélèvement In-situ pour les Aérosols d’un volume de 36 m3 permet d’évaluer les performances de préleveurs d’aérosol, le dépôt et la mise en suspension des particules

BARMAN
BAnc expérimental de Référence pour la Métrologie des Aérosols Nanométriques non radioactifs permet de maîtriser la génération et la mesure des aérosols nanométriques.

Vue d’ensemble de l’installation expérimentale DISCO sur le site IRSN de Saclay. Médiathèque IRSN

Vue d’ensemble de l’installation expérimentale DISCO sur le site IRSN de Saclay. ©Médiathèque IRSN

DISCO
Enceinte de DISpersion de COntaminants permet d'étudier expérimentalement la mise en suspension de particules pour des scénarios de chute ou d'émission accidentelle de contaminant (poudres, objets, liquides...). Son volume allant jusqu’à 40 m3 permet de réaliser des expériences avec une échelle représentative des situations industrielles. DISCO est équipé d'instruments de mesure en temps réel des aérosols émis afin d'en déterminer la concentration, la masse et la granulométrie.

TOSQAN
Test platfOrm for Simulation and Qualification in AirborNe conditions. Cette installation permet de reproduire et de caractériser des écoulements multiphasiques représentatifs de différentes situations accidentelles dans les installations nucléaires (réacteur à eau pressurisée, tokamak), de conditions représentatives du démantèlement d’installations nucléaires et de conditions environnementales (rabattement des aérosols atmosphériques par les précipitations). 

Tosqan
De gauche à droite : vue de l’enceinte de l'installation TOSQAN. Visualisation d’un jet d’entrée d’air avec onde de choc dans une enceinte sous vide pour l’étude de la mise en suspension d’aérosols lors d’un LOVA dans un tokamak - ©Médiathèque IRSN
Essai de dégradation thermique d'un polymère dans le dispositif expérimental ARTEMIS

Essai de dégradation thermique d'un polymère dans le dispositif expérimental ARTEMIS

ARTEMIS
l’Appareil de dégRadation ThErmique pour la MIse en Suspension permet d’appliquer un flux de chaleur contrôlé sur un matériau et de prélever de façon représentative des échantillons de particules et de suies émises dans les différentes phases de la combustion.

PARIS
Production d’Aérosols Représentatifs des Incendies Sous-ventilés. Il permet d’étudier les propriétés des suies dans les différentes phases de combustion.

PANACEE
Le plateau technique de métrologie des aérosols, calibration et évaluation des instruments est constitué de bancs d’étalonnages et d’essais dédiés permettant de générer des aérosols non radioactifs calibrés, de compositions variées, ainsi que d’appareils assurant la mesure en ligne de tout type d’aérosols (non radioactifs), y compris les aérosols atmosphériques ou de combustion. Une salle propre de classe ISO 7 équipée avec des microscopes optiques et un microscope électronique à balayage complètent cet ensemble avec, dans ce dernier cas, la possibilité de caractériser la composition élémentaire des particules déposées sur un substrat.

Base de données BADIMIS
Cette base a pour objectif de fournir à l’utilisateur toutes les informations scientifiques et techniques relatives à un coefficient de mise en suspension pour un scénario donné. La base est constamment enrichie par la réalisation d'études spécifiques définies à partir des besoins en analyse de sûreté. Des fiches de synthèse sont ensuite réalisées en donnant les valeurs de coefficients de mise en suspension en fonction des matières mises en jeu et des mécanismes de mise en suspension. Ces fiches proposent également une analyse des données et des précautions (ou limitations) d'emploi des valeurs consignées.

Prestations

Le laboratoire réalise des études sur :

  • l’évaluation et caractérisation des dispositifs de mesure de contamination radioactive α, β et γ, homologation de type CTHIR, essais des moniteurs de contamination atmosphérique (accréditation COFRAC 1-1243, portée disponible sur www.cofrac.fr)
  • la mesure et caractérisation d’émissions particulaires sur les bancs expérimentaux du laboratoire ou sur le terrain
  • l’évaluation des performances d’instruments de mesure des aérosols non radioactifs
  • l’évaluation des performances de méthode de mitigation des émissions, notamment par bullage ou aspersion.

Liste des prestations concernant les installations nucléaires et industrielles.

 

Brevets 
Plusieurs brevets ont été déposés par le laboratoire depuis 2020 :

  • LASERARD (ONET/IRSN) : cloche pour la collecte des aérosols émis lors de découpe laser
  • AMONAE (IRSN/EDF) : système permettant de limiter les fausses alarmes des moniteurs de contamination atmosphérique lors des chantiers de démantèlement

 

Normalisation 
Le poste de secrétaire de l’IEC/SC45B et du CENELEC/TC45B « Instrumentation pour la radioprotection » qui inclut le management des deux comités de normalisation et de ses 200 experts d’une vingtaine de pays est assuré par le LPMA. Le travail couvre également l’avancement des normes IEC et EN en cours de développement et la gestion d’une soixantaine de normes déjà publiées. A travers ces deux comités, il effectue la liaison avec d’autres organisations internationales dans le domaine de la radioprotection comme ISO/TC85, AIEA, CIPR, ICRU, OMS, OMT, etc.

Partenariats et réseau de recherche

Partenaires nationaux

  • CEA (Commissariat à l’Energie Atomique et aux énergies alternatives),
  • LRGP (Laboratoire Réactions et Génie des Procédés) – Nancy,
  • CORIA (COmplexe de Recherche Interprofessionnel en Aérothermochimie) – Saint Etienne du Rouvrat,
  • IMFT (Institut de Mécaniques des Fluides de Toulouse) – Toulouse,
  • LaMP (Laboratoire de Météorologie Physique) – Clermont Ferrand,
  • LISA (Laboratoire Interuniversitaire des Systèmes Atmosphériques) – Créteil, 
  • CERTES (Centre d’Etude et de Recherche en Thermique, Environnement et Systèmes) – Créteil, 
  • INRS (Institut National de Recherche et Sécurité),
  • LNE (Laboratoires National de métrologie et d’Essais), 
  • ORANO,
  • EDF (Electricité De France),
  • ONERA (Office National d'Etudes et de Recherches Aérospatiales),
  • ONET Technologies,
  • ANDRA (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs),
  • METEO France,
  • Ecole des Mines de St Etienne,
  • LadHyx : laboratoire d’hydrodynamique de Polytechnique.
  • UCCS - Unité de Catalyse et Chimie du Solide (Lille)

 

Partenaires européens et internationaux

  • Université de Tokyo – Japon,
  • CRIEPI (Central Research Institute of Electric Power Industry) - Japon
  • NSC (Nuclear and radiation Safety Center) – Chine,
  • JAEA (Japan Atomic Energy Agency) – Japon,
  • EUFAR (EUropean Facility for Airborne Research),
  • Von Karman Institute for fluid dynamics – Belgique,
  • Université de Bristol – Royaume-Uni,
  • Université de Cleveland – USA,
  • NRA, Autorité de sûreté japonaise,
  • CONICET, Conseil national de la recherche scientifique et technique Argentin.
  • Khalifa University, EAU
  • FANR (Federal Authority for Nuclear Regulation), EAU
  • PTB (Institut national de métrologie) - Allemagne
  • LLNL (Lawrence Livermore National Laboratory) - USA

 

Sociétés savantes et organisations internationales

Le LPMA a un rôle actif au sein de : 

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Collaborations internes à l’IRSN

En interne IRSN, le LPMA est actif dans la communauté de pratiques METRIC pour laquelle il renforce les moyens de surveillance de la qualité des résultats obtenus à travers une dynamique d’inter-comparaisons.

Équipe de recherche

  • Emmanuel PORCHERON (Chef de laboratoire, ingénieur – chercheur HDR Orcid, 0000-0001-5750-6094, Hal : 1018129),
  • François GENSDARMES (Expert, ingénieur – chercheur, Orcid : 0000-0001-6491-8054, Hal : 1063199)
  • Stéphanie ALAGE (ingénieure – chercheuse, Orcid : 0009-0005-9518-7369)
  • Cécile BODIOT (technicienne),
  • Delphine COSTA (ingénieure – chercheuse, Orcid : 0000-0001-6474-2490, Hal : 1254724)
  • Bernadette DHIEUX (technicienne)
  • Grégoire DOUGNIAUX (ingénieur – chercheur, Orcid : 0000-0001-6110-3853, Hal : 1317970)
  • Karine FUSCAGNI (technicienne)
  • Amel KORT (ingénieure – chercheuse, Orcid : 0009-0002-4011-7441, Hal : 1042447)
  • Yohan LEBLOIS (technicien)
  • Pascal LEMAITRE (ingénieur – chercheur, HDR Orcid 0000-0003-3269-3473, Hal : 1045563)
  • Samuel PEILLON (ingénieur – chercheur, Orcid : 0000-0002-1972-7635, Hal : 1063200)
  • Mamadou SOW (ingénieur – chercheur, Orcid : 0000-0002-1972-7635, Hal : 1073075)
  • Miroslav VOYTCHEV (ingénieur – chercheur, Hal : 1071048)
  • Pauline WISZNIOWSKI (technicienne)
  • Aurélien FAVRE (post-doctorant, janvier 2023)
  • Jade DELEAN (doctorante Novembre 2024)
  • Anis LOUCHAMI (doctorant janvier 2023)
  • Mohamed Dahi M’HAYHAM (doctorant janvier 2023)
  • Guillaume PAILLOUX (ingénieur en apprentissage septembre 2022) 
  • Arthur ROBLIN (doctorant octobre 2023)

Thèses et publications

Liste des thèses en cours et soutenues.

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