Savoir et comprendre
Résumé
Fukushima en 2017 et 2018
28/02/2018
Situation des installations en 2017 et 2018
Les actions pour maîtriser les installations se poursuivaient avec l'objectif d'aboutir au démantèlement de la centrale de Fukushima Daiichi en 30 à 40 ans. Par ailleurs, la baisse de la radioactivité et les travaux de décontamination dans les territoires contaminés avaient permis de lever l'ordre d'évacuation dans la quasi-totalité des zones où le retour était envisageable à court ou à moyen terme.
Sept ans après l'accident, les actions pour maîtriser les installations se poursuivaient avec l'objectif d'aboutir au démantèlement de la centrale de Fukushima Daiichi d’ici 30 à 40 ans. Les réacteurs 1, 2 et 3 étaient désormais maintenus à une température faible, généralement inférieure à 30°, grâce à l'injection d’environ 5 m3/h d’eau douce par réacteur. Au niveau des piscines d’entreposage des éléments combustibles, la chaleur résiduelle avait également décru de manière notable depuis l’accident.
Du fait de l’inétanchéité des cuves et des enceintes de confinement, l’eau injectée pour refroidir les réacteurs 1, 2 et 3 s’écoulait et se mélangeait aux infiltrations d’eaux souterraines. Cette pollution des eaux souterraines obligeait l’exploitant de la centrale, TEPCO, à mettre en œuvre des dispositions spécifiques, à savoir :
- traiter les eaux radioactives avec des systèmes de retrait des radionucléides. Toutefois, TEPCO qui n’était pas autorisé à rejeter les eaux traitées, devait encore les entreposer dans des réservoirs représentant environ 1 million de m3 début 2018 ;
- construire des barrières enterrées afin d'empêcher la pollution des eaux saines par les eaux radioactives qui se trouvaient dans les sous-sols des bâtiments des réacteurs 1 à 4 . Ainsi, l'exploitant avait mis en place un dispositif de congélation des terrains sur un périmètre d'environ 1 500 mètres.
Installation du dispositif de congélation des terrains autour des réacteurs 1 à 4 afin de maîtriser les eaux contaminées (©TEPCO)
En 2018, le plan d’actions retenu par l'exploitant se poursuivait, en particulier les deux premières étapes visant à retirer les combustibles présents dans les piscines des réacteurs et les combustibles dégradés dans les réacteurs 1 à 3. Pour la piscine du réacteur 3, la reprise du combustible était prévue en 2018.
Pour les réacteurs accidentés, un vaste programme de recherche continuait afin de développer des moyens d’investigation complémentaires et de concevoir les moyens nécessaires. En janvier 2018, TEPCO avait par exemple, envoyé un robot dans l’enceinte de confinement du réacteur 2 afin d'observer la dégradation du cœur du réacteur 2.
Télécharger le point de situation des installations de mars 2017 (PDF)
Télécharger le point de situation des installations de mars 2018 (PDF)
Périmètre des zones évacuées
Zonage des territoires évacués à Fukushima de 2014 à aujourd'hui.
Après l’accident de Fukushima, les autorités japonaises ont pris trois grandes mesures afin de protéger la population, notamment leur mise à l'abri et leur évacuation.
En juillet 2011, le gouvernement japonais a défini, dans un document intitulé « Basic policy for emergency response on decontamination work », les trois critères permettant de lever les ordres d’évacuation. Suite à l’achèvement des travaux de décontamination, l’ordre d’évacuation avait été levé dans la quasi-totalité des zones où le retour était envisageable à court ou à moyen terme, à savoir :
- Tamura (1er avril 2014) ;
- Kawauchi (1er octobre 2014) ;
- Naraha (5 septembre 2015) ;
- Katsuaro (12 juin 2016) ;
- Minamisoma (12 juillet 2016) ;
- Namie, Kawamata et Iitate (31 mars 2017) ;
- Tomioka (1er avril 2017).
Début 2018, la superficie des zones toujours évacuées était encore de 370 km2 (où vivaient 21 000 personnes avant l’accident) , elle était de 1150 km2 en 2013 (où vivaient environ 81 000 personnes avant l’accident).
Conséquence sanitaires
L’Université médicale de Fukushima (FMU) coordonnait un vaste programme de suivi médical des habitants de la préfecture de Fukushima. Les résultats ont permis de disposer d’informations sur l’incidence de certaines pathologies au sein de la population japonaise et d’évaluer, en fonction de leur évolution dans le temps, les éventuelles conséquences sanitaires de l’accident.
Parmi les 464 420 résidents de la préfecture de Fukushima (hors travailleurs de la centrale) pour lesquels une dose externe a été estimée, 62 % des résidents évalués auraient reçu au cours des 4 premiers mois après l’accident des doses externes inférieures à 1 mSv et moins de 0,003 % des personnes évaluées auraient reçu des doses supérieures à 15 mSv. La dose externe maximale reçue était estimée à 25 mSv.
Ce bilan ne montrait aucune évolution significative dans le temps.
Télécharger la note 2011-2018 : les conséquences sanitaires de l’accident de Fukushima (PDF)