Savoir et comprendre
Résumé
La sûreté des nouvelles installations
19/08/2015
Les installations nucléaires en construction bénéficient des résultats de la R&D et du retour d’expérience sur les risques liés à l’incendie. Illustrations avec l’EPR de Flamanville et le réacteur expérimental international Iter à Cadarache.
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Site du réacteur EPR de Flamanville
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« L’IRSN s’apprête à instruire le dossier de demande de mise en service du réacteur EPR de Flamanville (Manche). La maîtrise des risques d’incendie de cette nouvelle génération de réacteur fait partie des sujets de sûreté sur lesquels l’Institut va se prononcer », explique Yannick Ormières, chargé de l’expertise des risques d’incendie et d’explosion à l’IRSN.
À différentes étapes du projet, les dispositions proposées par EDF pour maîtriser les risques d’incendie ont été analysées par les experts à la lumière du retour d’expérience des réacteurs existants et de l’avancée des connaissances. « L’IRSN s’appuie sur les acquis de la recherche et ses outils de modélisation », indique Yannick Ormières.
« Des évolutions ont été apportées, précise Yannick Ormières. Celles-ci concernent par exemple la sectorisation, qui permet de limiter la propagation d’un incendie. Son dimensionnement est justifié par EDF à l’aide d’une méthode d’ingénierie développée spécifiquement. » La conception des chemins de câbles électriques constitue un autre progrès. « Nombre d’entre eux sont ‘enrubannés’ dans des manchons résistants au feu pour éviter que les câbles ne soient agressés en cas d’incendie. »
Des câbles plus résistants et mieux protégés
Pour Iter, réacteur expérimental qui vise à montrer la faisabilité de la fusion nucléaire, des recherches ont été réalisées sur les feux de câbles. « La propagation d’un feu via les kilomètres de câbles de la future installation de Cadarache (Bouches-du-Rhône) représente un risque important traité avec toutes les règles de défense en profondeur », rappelle Pierre Cortes, responsable de la section d’analyse de sûreté à Iter.
Des essais réalisés entre 2011 et 2012 à l’IRSN ont étudié de multiples scénarios d’incendie. Ils ont conduit à sélectionner les types de câbles les plus résistants à la combustion, à renforcer les chemins de câbles en y ajoutant des capots de protection et à analyser les modes de propagation d’un incendie. Ils ont validé certains paramètres à utiliser dans les modèles de calcul pour les études de sûreté des risques d’incendie.