Accident nucléaire de Fukushima-Daiichi : impact sur le milieu marin des rejets radioactifs consécutifs à l’accident
Une forte contamination radioactive du milieu marin s’est produite après l’accident survenu dans la centrale nucléaire de Fukushima Dai-ichi. Elle a pour principale origine le déversement direct d’eaux contaminées depuis la centrale, qui a duré environ jusqu’au 8 avril, et dans une moindre mesure les retombées dans l’océan d’une partie des radionucléides rejetés dans l’atmosphère entre le 12 et le 22 mars.
A proximité immédiate de la centrale, les concentrations dans l’eau de mer ont atteint fin mars et début avril jusqu’à plusieurs dizaines de milliers de becquerels par litre (Bq/L) pour les césiums 134 et 137 et même dépassé 100 000 Bq/L pour l’iode 131. L’iode 131 a rapidement diminué en raison de sa période radioactive courte (8 j) et les résultats de mesure sont passés sous la limite de détection fin mai. Les concentrations en césium ont commencé à décroitre dans cette zone à partir du 11 avril, pour atteindre fin avril une valeur proche de 100 Bq/L, puis de quelques dizaines de Bq/L en juin. Les radionucléides dissous dans l’eau de mer continuent d’être transportés par les courants marins et de se disperser dans les masses d’eau océaniques sur des distances très importantes, à des concentrations de plus en plus faibles. Le césium radioactif restera détectable durant plusieurs années à l’échelle du Pacifique Nord, mais à des concentrations très faibles (environ 5000 fois plus faibles que la concentration en potassium 40, radionucléide naturel présent en permanence dans l’eau de mer).
Les radionucléides qui se fixent sur les particules en suspension dans l’eau entraînent une contamination des sédiments superficiels, notamment sur le littoral proche de la centrale où une contamination des sédiments a été mesurée fin avril et confirmée par de nouvelles mesures en mai et en juin.
Une pollution significative de l’eau de mer sur le littoral proche de la centrale accidentée pourrait persister dans le temps, à cause des apports continus de substances radioactives transportés vers la mer par le ruissellement des eaux de surface sur des sols contaminés.
La pollution radioactive de l’eau de mer entraîne une contamination des espèces végétales et animales qui y sont exposées. Les lançons japonais, poissons côtiers pêchés jusqu’à fin avril au sud de la centrale de Fukushima Dai-ichi, ont présenté des concentrations en radionucléides de plusieurs centaines à plusieurs milliers de becquerels par kilogramme, atteignant jusqu’à 25 fois le niveau maximal admissible pour leur commercialisation. D’autres espèces marines prélevées dans la préfecture de Fukushima continuent de présenter des contaminations significatives, de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de Bq/kg, justifiant le maintien d’une surveillance malgré la diminution des concentrations en radionucléides dans l’eau de mer.
Télécharger la note d’information de l’IRSN du 11 juillet 2011 : Synthèse actualisée des connaissances relatives à l’impact sur le milieu marin des rejets radioactifs du site nucléaire accidenté de Fukushima Daiichi