Fukushima Daiichi, sept ans après l'accident
Sept ans après l'accident, les actions pour maîtriser les installations se poursuivent avec l'objectif d'aboutir au démantèlement de la centrale de Fukushima Daiichi d’ici 30 à 40 ans. Par ailleurs, la baisse de la radioactivité et les travaux de décontamination dans les territoires contaminés ont permis de lever l'ordre d'évacuation dans la quasi-totalité des zones où le retour était envisageable à court ou à moyen terme.
Les réacteurs 1, 2 et 3 sont désormais maintenus à une température faible, généralement inférieure à 30°, grâce à l'injection d’environ 5 m3/h d’eau douce par réacteur. Au niveau des piscines d’entreposage des éléments combustibles, la chaleur résiduelle a également décru de manière notable depuis l’accident.
Du fait de l’inétanchéité des cuves et des enceintes de confinement, l’eau injectée pour refroidir les réacteurs 1, 2 et 3 s’écoule et se mélange aux infiltrations d’eaux souterraines. Cette pollution des eaux souterraines oblige l’exploitant de la centrale, TEPCO, à mettre en œuvre des dispositions spécifiques, à savoir :
- traiter les eaux radioactives avec des systèmes de retrait des radionucléides. Toutefois, TEPCO qui n’est pas autorisé à rejeter les eaux traitées, doit encore les entreposer dans des réservoirs représentant environ 1 million de m3 début 2018 ;
- construire des barrières enterrées afin d'empêcher la pollution des eaux saines par les eaux radioactives qui se trouvent dans les sous-sols des bâtiments des réacteurs 1 à 4 . Ainsi, l'exploitant a mis en place un dispositif de congélation des terrains sur un périmètre d'environ 1 500 mètres.
Dispositif de congélation des terrains autour des réacteurs 1 à 4 afin de maîtriser les eaux contaminées. (©TEPCO)
En 2018, le plan d’actions retenu par l'exploitant se poursuit, en particulier les deux premières étapes visant à retirer les combustibles présents dans les piscines des réacteurs et les combustibles dégradés dans les réacteurs 1 à 3. Pour la piscine du réacteur 3, la reprise du combustible est prévue en 2018.
Pour les réacteurs accidentés, un vaste programme de recherche continue afin de développer des moyens d’investigation complémentaires et de concevoir les moyens nécessaires. En janvier 2018, TEPCO a par exemple, envoyé un robot dans l’enceinte de confinement du réacteur 2 afin d'observer la dégradation du cœur du réacteur 2.
A voir également : Consulter l'animation de TEPCO - chronologie de l'ensemble des travaux réalisés à la centrale de Fukushima Daiichi
Suite à l'accident de Fukushima, les autorités japonaises ont également pris trois grandes mesures afin de protéger la population, notamment leur mise à l'abri et leur évacuation.
En juillet 2011, le gouvernement japonais a défini, dans un document intitulé « Basic policy for emergency response on decontamination work », les trois critères permettant de lever les ordres d’évacuation.
Suite à l’achèvement des travaux de décontamination, l’ordre d’évacuation a été levé dans la quasi-totalité des zones où le retour était envisageable à court ou à moyen terme, à savoir : Tamura (1er avril 2014) ; Kawauchi (1er octobre 2014) ; Naraha (5 septembre 2015) ; Katsuaro (12 juin 2016) ; Minamisoma (12 juillet 2016) ; Namie, Kawamata et Iitate (31 mars 2017) ; Tomioka (1er avril 2017).
Début 2018, la superficie des zones toujours évacuées est encore de 370 km² (où vivaient 21 000 personnes avant l’accident), elle était de 1150 km² en 2013 (où vivaient environ 81 000 personnes avant l’accident).
Zonage des territoires évacués de Fukushima de 2014 à aujourd'hui.
En savoir plus sur la situation de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi en 2018