Journée mondiale contre le cancer : l’IRSN acteur de la radioprotection médicale
Chaque année, près de 20 millions de cancers sont diagnostiqués dans le monde. Parmi nos armes face à cette maladie, les radiothérapies sont un atout précieux. En quelques années, les technologies associées à la radiothérapie ont énormément progressé pour offrir une meilleure qualité de soins. La mobilisation face au cancer doit demeurer entière, pour continuer d’améliorer les traitements et le bien-être des patients. A l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer, découvrez en vidéo quelques défis de notre recherche dans le domaine de la radioprotection médicale.
Les effets secondaires des radiothérapies sous la loupe de la recherche
Si l’utilisation des rayonnements ionisants offre de grands bénéfices pour les patients, les tissus sains environnants la tumeur sont également exposés, exposant le patient à des effets indésirables. C'est pourquoi la recherche de l'IRSN s'emploie à faire progresser nos connaissances sur ces effets et à optimiser les protocoles thérapeutiques.
C'est notamment l'objectif de l'étude BACCARAT débutée en 2015, portant sur le risque de toxicité cardiaque après radiothérapie pour le cancer le plus courant chez la femme : le cancer du sein. Son objectif est d'identifier les doses reçues par les différentes zones du cœur et d'établir la présence, ou l'absence, d'un lien de causalité entre l'irradiation du cœur et le risque de complication cardiaque.
Initié plus récemment encore, le projet HARMONIC étudie les effets des rayonnements ionisants utilisés en pédiatrie lors de procédures de cardiologie interventionnelle ou de traitement par des techniques modernes de radiothérapie.
Dans un objectif de coordonner la recherche clinique et pré-clinique, le projet INCa (Institut National du Cancer) RadioTransNet vise à proposer une méthodologie robuste, élaborée sur une base de consensus scientifiques, ayant pour mission de créer un consortium de recherche national dédié à la radiothérapie préclinique.
Enfin, le développement récent des techniques de radiothérapie permet de cibler plus précisément la tumeur et d’augmenter la dose délivrée au volume irradié. Les nouvelles technologies de radiothérapie stéréotaxique permettent ainsi de réduire drastiquement la durée des soins. L’IRSN étudie activement les effets secondaires potentiels de ces nouvelles technologies.
ALPHÉE est un accélérateur linéaire similaire aux appareils de radiothérapie utilisés dans le domaine médical. L'IRSN l'utilise pour effectuer des recherches sur les effets des irradiations sur les tissus sains et leur traitement. Source : Francesco Acerbis/Médiathèque IRSN.
Lutter contre le cancer, au-delà de la biologie
Au-delà de ses recherches en biologie, les actions de l’IRSN portent également sur les « facteurs humains » afin de diminuer les risques liés à l’appropriation de nouvelles techniques et outils pour les patients. Sur la base du retour d’expérience issu de professionnels du terrain, l’Institut a notamment élaboré un « Guide pour l'appropriation d'un changement technique ou matériel en radiothérapie » qui a vocation à guider les centres hospitalier pour faciliter l’adaptation des professionnels de radiothérapie aux nouveautés techniques ou matérielles.
L’IRSN, centre collaborateur de l’OMS pour la radioprotection médicale
L’IRSN a rejoint en 2010 les 800 institutions internationales du réseau des centres collaborateurs de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). L’IRSN coopère avec l’OMS dans le domaine de la radioprotection médicale, pour l’optimisation des pratiques médicales mettant en jeu les rayonnements ionisants à des fins diagnostiques et thérapeutiques.
L’IRSN, un acteur européen de la recherche pour la radioprotection médicale
L’IRSN est membre de l'Alliance européenne pour la recherche en radioprotection médicale (EURAMED). Ainsi, en 2021, l’Institut a été particulièrement impliqué dans l’élaboration et la promotion d’un agenda de recherche stratégique européen sur la radioprotection en médecine au travers de sa participation au projet Rocc-N-Roll. Cet agenda stratégique bénéficie par exemple aux projets européens MEDIRAD et HARMONIC qui étudient les risques liés aux expositions aux de rayons ionisants lors de radiothérapies.
L’IRSN, partenaire de La Ligue contre le cancer
L’IRSN, fort de sa politique de dialogue science-société, travaille depuis de nombreuses années avec La Ligue contre le cancer, ce partenariat a été concrétisé par la signature, en 2018, d’un accord de collaborations entre l’IRSN et la Ligue, visant la participation de la Ligue à l’orientation, le suivi et la valorisation des recherches de l’Institut.
Un représentant de la Ligue contre le cancer est d’ailleurs membre du Comité d’Orientation des Recherches (COR), instance consultative placée auprès de la Présidente du conseil d’administration de l’Institut et du comité d’ouverture et d’impulsion du dialogue avec la société civile sur l’expertise (ODISCE) créé en janvier 2022.
La Ligue contre le cancer a par ailleurs participé à un groupe de réflexion sur l’orientation pluraliste de la recherche sur les risques chroniques qui a abouti au Projet LILAS sur les approches participatives appliquées à la recherche sur les multi-expositions environnementales et les risques chroniques. Sur le plan international, l’IRSN et La Ligue ont participé ensemble à des contrats européens de recherche qui ont notamment produit des recommandations pour des politiques publiques visant à garantir la protection des patients, des personnels de santé et du grand public.
Pour aller plus loin :
- Découvrir notre article dans le magazine Pour la science : Radiothérapie du cancer du sein : mieux préserver le cœur
- Découvrir notre projet MARSH (Méthode d’Analyse des Risques dans un Système sociotechnique Complexe et Humain)
Découvrez les vidéos de vulgarisation scientifique de nos doctorants :