L’IRSN publie un rapport sur l’exposition des enfants aux rayonnements ionisants due aux actes d’imagerie médicale diagnostique en 2015 en France
L’exposition des enfants aux rayonnements ionisants due aux actes d’imagerie médicale diagnostique a très sensiblement diminuée entre 2010 et 2015 en France et cela alors que la fréquence moyenne de ces actes est restée relativement stable sur la même période. Cette baisse de l’exposition est donc exclusivement due à la diminution globale des doses moyennes par acte d’imagerie médicale, liée à l’amélioration des techniques et des pratiques.
L’imagerie médicale, qui apporte un bénéfice incontestable dans la prise en charge des patients, est cependant le principal contributeur à l’exposition des français aux rayonnements ionisants d’origine artificielle. Il est donc important d’estimer et de caractériser régulièrement cette exposition médicale, comme l’exige d’ailleurs depuis 1997 l’Union Européenne. Cette exigence s’est vue renforcée en 2013 par la directive européenne 2013/59/EURATOM, laquelle a été récemment transcrite en droit français. L’article R1333-67 du Code de la santé publique, modifié par décret le 4 juin 2018, stipule que « l’exposition moyenne par modalité d’imagerie, par région anatomique, par âge et par sexe, de la population aux rayonnements ionisants liée aux actes de diagnostic médical est estimée et analysée périodiquement par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire et fait l’objet d’un rapport public consultable sur le site internet de l'IRSN ».
L’étude publiée ce jour, qui actualise celle publiée en 2013, a pour objectif d’établir pour l’année 2015 les données relatives à l’exposition des enfants de moins de 16 ans aux examens d’imagerie médicale diagnostique utilisant les rayonnements ionisants (radiologie conventionnelle, dentaire et interventionnelle diagnostique, scanographie et médecine nucléaire).
L’étude a été réalisée à partir des actes d’imagerie diagnostique extraits de l’échantillon généraliste des bénéficiaires de l’Assurance maladie, représentatif au 1/97e de la population française. Elle aborde tout d’abord les méthodes de sélection des actes d’imagerie diagnostique, d’estimation de leur fréquence de réalisation et des doses qui leur sont associées. Les résultats obtenus sont ensuite présentés, par modalité d’imagerie, par zone anatomique explorée, par type d’acte et par type d’établissement de santé, sur l’ensemble de la population pédiatrique. L’ensemble des résultats est caractérisé selon l’âge et le sexe des individus. Enfin, les résultats sont comparés avec les données internationales.
Environ 604 actes diagnostiques pour 1000 enfants ont été réalisés en 2015, chiffre en relative stabilité (+1,5 %) par rapport à l’année 2010. La proportion d’enfants ayant bénéficié d’au moins un acte diagnostique atteint 31 %, en hausse de 2 points. La dose efficace annuelle moyenne s’élève à 0,135 mSv par enfant, exposé ou non, en baisse de 25 % par rapport à l’année 2010, tandis que la dose efficace moyenne par enfant exposé atteint la valeur de 0,43 mSv, en baisse de 34 %. L’exposition est extrêmement hétérogène puisque la moitié des enfants exposés a reçu une dose efficace annuelle cumulée inférieure ou égale à 0,02 mSv. Les enfants âgés de moins de 1 an sont, en proportion de l’effectif exposé de leur classe d’âge, la catégorie la plus exposée, avec une dose efficace annuelle médiane de 0,55 mSv.
La mission de surveillance de l’exposition de la population en France est assurée par l’IRSN depuis 2003, année où l’institut a participé, avec l’institut de veille sanitaire (InVS, aujourd’hui intégré à Santé publique France) à la création du système national ExPRI (Exposition de la population aux rayonnements ionisants), dont l’objectif est de mettre à disposition des autorités et des professionnels des données actualisées relatives à l’exposition de la population française aux actes d’imagerie médicale diagnostique. Le système ExPRI est depuis 2012 entièrement mis en oeuvre par l’IRSN.