Risque hydrogène : le projet MITHYGÈNE prolongé pour trois ans
Le projet MITHYGÈNE, qui vise à améliorer la connaissance et la gestion du risque hydrogène - c'est-à-dire un risque d'explosion de l'hydrogène qui est produit lors d'un accident de fusion du cœur d'un réacteur à eau - est prolongé pour trois années supplémentaires jusqu'en 2021. Cette phase à visée industrielle rassemble des chercheurs et ingénieurs de l'IRSN, du CEA/LIST et de la société Arcys.
L'extension du projet vise à permettre le passage du prototype de laboratoire développé lors du second volet (2016-2018) au premier produit prototype industriel de mesure. Il permettra de disposer d'une information en temps réel sur la composition de l'atmosphère dans l'enceinte de confinement, en particulier la concentration en hydrogène, dans l'enceinte de confinement en situation d'accident grave.
Lancé par l'IRSN début octobre 2013 dans le cadre du programme Investissements d'avenir, MITHYGÈNE a pour objectif d'améliorer la connaissance des phénomènes régissant le risque hydrogène et de développer un prototype de mesures des gaz compatible avec les conditions qui règnent dans l'enceinte de confinement lors d'un accident grave. Les avancées de ce projet sont mises à profit pour améliorer les procédures de gestion des accidents graves et pour interpréter les événements survenus au cours de l'accident de Fukushima-Daiichi en 2011. Les retombées du projet devraient également bénéficier aux pratiques adoptées par les industriels pour éliminer le risque d'explosion d'hydrogène dans leurs propres installations, nucléaires ou non.
Les premiers volets du projet MITHYGÈNE avaient visé à perfectionner la prédictibilité des outils de calcul qui évaluent le risque d'explosion d'hydrogène et à développer une instrumentation in situ, en temps réel, dédiée à la mesure des gaz et qualifiée pour les conditions d'accidents graves. Il s'agissait de réaliser des études expérimentales sur la distribution de l'hydrogène dans l'enceinte mais aussi sur la propagation des flammes d'hydrogène et la tenue des structures du réacteur face à la combustion du gaz. La pertinence des résultats obtenus a été montrée sur l'interprétation des accidents survenus à Fukushima-Daiichi. Ces résultats ont permis de préparer l'industrialisation du prototype, objectif de l'extension tout juste démarrée.