Effet de la bioturbation sur les flux d'uranium à l'interface eau-sédiment et conséquences écotoxicologies chez l'amphibien Xenopus laevis
Titre du congrès :50ème Congrès de l'Association Française de Limnologie (AFL) Ville du congrès :Toulouse Date du congrès :13/11/2007
Au sein des écosystèmes aquatiques, le sédiment constitue un site privilégié pour l’accumulation des polluants tel que l’uranium, un métal toxique non essentiel. Les sédiments peuvent aussi se comporter comme des sources endogènes de contamination, par évolution de la spéciation physico-chimique des métaux. Cette évolution dépend des modifications des conditions physico-chimiques et microbiologiques du sédiment. Ces conditions sont elles-mêmes sous le contrôle de l’activité des macro-invertébrés benthiques via les processus de bioturbation. Cette étude a deux objectifs : (i) mesurer les effets de la bioturbation de macro-invertébrés benthiques (Tubifex) sur les flux d’uranium d’un sédiment contaminé vers la colonne d’eau ; (ii) étudier des effets toxiques potentiels de ces flux sur un organisme pélagique, l’amphibien (Xénope). Des expériences ont été réalisées à l’aide de microcosmes comportant ou non des Tubifex et du sédiment contaminé ou non à l’uranium. Chez la larve de xénope, les dommages génétiques ont été mesurés par l’induction de micronoyaux, ainsi que par la modification de l'expression de gènes susceptibles d’être modifiés par l'uranium. Nos premiers résultats démontrent que la bioturbation des Tubifex entraîne un fort relargage de l’uranium du sédiment vers la colonne d’eau. Liés à cette bioturbation, des effets toxiques sont observés chez le xénope. Ce travail met en lumière le rôle important de la bioturbation dans les flux de polluants à l’interface eau/sédiment et la nécessité d’étudier de façon intégrée un système pour évaluer au mieux les risques écologiques.