Radon et thermalisme.
R.Améon « Congrès ASFERA » (11-12 décembre 2001, Paris, France).
Depuis ses origines, l’homme est exposé à des rayonnements ionisants, issus de diverses sources naturelles. Le radon, gaz naturel radioactif, intervient pour une part importante de cette exposition. La directive 96/29/Euratom a identifié le thermalisme comme étant une activité professionnelle pendant laquelle les travailleurs sont exposés à des sources naturelles de rayonnement. En effet, la radioactivité des eaux minérales est en relation directe avec la nature géologique des roches traversées par ces eaux tout au long de leur périple jusqu’à la surface. Elle se charge en divers radioéléments et notamment de radon. Les activités volumiques du radon mesurées dans les eaux thermales françaises et étrangères s’échelonnent de la centaine à plusieurs dizaines de milliers de Becquerel par litre d’eau. De part l’utilisation qui en est faite lors des soins thérapeutiques, le radon dissous dans l’eau thermale se retrouve par dégazage dans l’atmosphère intérieure des différents locaux des stations thermales. Selon le type de soins pratiqués, l’activité volumique de radon dans l’air est très variable ; elle est tributaire de deux facteurs, l’alimentation en eau thermale et donc en radon et la ventilation des différents locaux. Elle est de l’ordre de plusieurs milliers de Becquerel par mètre cube d’air dans les salles d’hydrothérapie et peut atteindre la centaine de milliers Becquerel par mètre cube d’air dans certaines grottes thermales. Sur ces bases, des évaluations dosimétriques réalisées sur les différentes catégories de personnels des stations ainsi que sur les curistes montrent que l’exposition des travailleurs peut atteindre plusieurs dizaines de milliSievert par an tandis que celle des curistes est généralement inférieure à deux milliSievert par an.