Relations de sous-traitance et leurs effets sur la sûreté et la sécurité dans deux entreprises : SNCF et GrDF
Marie Ponnet a soutenu sa thèse le 4 juillet 2011 à Nantes.
Sous l'effet de logiques économiques qui tendent à déplacer les frontières de l'entreprise, à l'intérieur d'un même univers de travail co-existent des relations salariales au statut incertain.
À partir d'une enquête qualitative combinant des entretiens auprès des agents et des observations de chantiers au sein de la SNCF et GrDF, la recherche propose une réflexion sur les liens entre sous-traitance, maintenance, sûreté et sécurité. Considérer la sous-traitance comme un mode particulier de relations entre des collectifs de travail permet d'en questionner les effets tant à l'intérieur d'une même entreprise (la sous-traitance intégrée), que lorsqu'elle se joue entre un donneur d'ordre et un prestataire. La thèse montre que des changemerits organisationnels comme la création d'entités nouvelles d'experts ou la réorganisation de service ancien peuvent avoir des effets sur la sécurité et la sûreté en entraînant des reconfigurations de collectifs de travail et en contribuant à modifier les pratiques, les identités professionnelles et la division du travail. Les relations entre sous-traitants et donneur d'ordre sont complexes et leurs effets dépendent de la forme prise par la configuration définie par la combinaison de caractéristiques aussi différentes que le crédit de confiance et de temps, la réputation, le positionnement du sous-traitant.
L'enquête menée montre qu'il n'y a pas de liens directs entre sous-traitance, sécurité et sûreté. Les effets, pourtant bien réels, sont médiés par des transformations d'ordre juridique (liées aux enjeux économiques, nationaux et européens), et touchent aussi bien à l'organisation du travail qu'aux identités professionnelles.