Bilan de la surveillance de la radioactivité en Polynésie française en 2013
Exercée depuis 1962 en Polynésie, la surveillance radiologique de l'environnement français, qui concerne sept îles (Tahiti, Maupiti, Hao, Rangiroa, Hiva Oa, Mangareva et Tubuai) représentatives des cinq archipels, consiste à prélever régulièrement des échantillons de nature variée dans les différents milieux (air, eau, sol) avec lesquels la population peut être en contact, ainsi que des denrées alimentaires.
En ce qui concerne les denrées, les échantillons analysés sont représentatifs de la ration alimentaire des polynésiens vivant dans les cinq archipels de ce territoire, et proviennent du milieu marin de pleine mer, du milieu marin lagonaire et du milieu terrestre.
La quasi-totalité des échantillons prélevés sont mesurés au Laboratoire d'Etude et de Suivi de l'Environnement de l'IRSN, implanté sur l'île de Tahiti à Vairao, quelques échantillons étant mesurés au laboratoire d'Orsay de l'Institut.
Après une diminution régulière des niveaux de radioactivité depuis l'arrêt, en 1974, des essais atmosphériques français d'armes nucléaires, l'état radiologique constaté en 2013 est stable, dans la continuité des années antérieures récentes, et se situe à un très bas niveau. Cette radioactivité résiduelle est essentiellement attribuable au césium 137. La dose efficace annuelle ajoutée par la radioactivité résiduelle d'origine artificielle est inférieure à 5 µSv.an-1 (5 microsieverts par an), soit moins de 0,5 % de la dose associée à l'irradiation naturelle en Polynésie (environ 1 000 µSv.an-1).
Entre 2010 et 2013, des mesures de l'irradiation ambiante (somme de la radioactivité naturelle et artificielle) ont été réalisées sur certaines îles ou atolls avec des cartographies détaillées pour certaines d'entre elles. On constate des niveaux d'exposition très bas, inférieurs en moyenne à 1 000 µSv.an-1. Cependant, dans les îles hautes, des valeurs plus élevées ont été relevées lorsque des roches volcaniques sont présentes, en particulier dans les marae. La valeur la plus élevée, 6 000 ,µSv.an-1, a été mesurée au sommet du mont Taitaa à Tubuai.
La surveillance radiologique de l'environnement renforcée mise en place à la suite de la catastrophe de Fukushima, s'est poursuivie en 2013 dans le domaine marin. Les mesures réalisées tout au long de l'année confirment l'absence d'impact de la contamination du domaine marin japonais dans les eaux polynésiennes. Des prélèvements de poissons pélagiques (thons, espadon, dorade coryphène, thazard…) ont été réalisés au voisinage des cinq archipels polynésiens : aucune augmentation de césium 137 par rapport aux années passées n'a été observée et le césium 134 n'a jamais été décelé.
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