Eléments de réflexion sur les systèmes de sûreté passifs des réacteurs nucléaires
Les réacteurs électronucléaires à eau sous pression actuellement en exploitation en France comportent des systèmes de sûreté actifs nécessitant un apport d’énergie, telle une alimentation électrique de puissance, mais aussi des dispositions de sûreté passives (barres de contrôle et d’arrêt de la réaction de fission nucléaire, recombineurs d’hydrogène…).
La conception de certains réacteurs électronucléaires actuellement en construction ou en cours de développement fait plus largement appel à des systèmes de sûreté passifs dans l’objectif d’amener le réacteur dans un état d’arrêt sûr et de pouvoir l’y maintenir sans nécessité d’intervention humaine pendant une longue période et en limitant le recours à des fonctions supports.
L’IRSN présente, dans son document, les caractéristiques des systèmes de sûreté passifs et expose les questionnements associés à l’évaluation de nouveaux systèmes de ce type ainsi que les axes de recherche à développer pour y répondre.
Les réflexions menées jusqu’à ce jour à l’IRSN sur de tels systèmes de sûreté conduisent à en souligner certaines difficultés intrinsèques. Elles concernent l’efficacité ainsi que la fiabilité de ces systèmes et la capacité à en vérifier les performances.
Des travaux sont à mener pour être en mesure d’analyser, le moment venu, les systèmes de sûreté passifs qui seraient mis en œuvre par des concepteurs de réacteurs. Des questionnements ont ainsi d’ores et déjà été identifiés par l’IRSN dans le cadre de sa stratégie scientifique. Ils concernent tout particulièrement la compréhension des phénomènes physiques ayant une influence sur le fonctionnement de ces systèmes, les capacités de simulation de tels phénomènes et les besoins d’expérimentations pour valider les logiciels de simulation.
L’IRSN mène ses travaux dans le domaine notamment avec des organismes étrangers afin de permettre de larges échanges et de pouvoir bénéficier des acquis disponibles.