Pertinence de la doctrine post-accidentelle pour des accidents autres que ceux pouvant intervenir sur un CNPE
Dans le cadre de ses travaux engagés en 2005, le CODIRPA a publié en 2012 des éléments de doctrine pour la gestion de la phase post-accidentelle d'un accident nucléaire. L'accident de Fukushima et le retour d'expérience des exercices de crise ont conduit le CODIRPA à entamer une démarche de mise à jour de ces éléments de doctrine, en travaillant notamment sur un scénario conduisant à un rejet de longue durée sur un CNPE, et à proposer en 2019 de nouvelles recommandations pour la doctrine post-accidentelle appliquées à un rejet de CNPE entreprises dans la publication de 2022 de l'ASN.
En parallèle de cette publication, le CODIRPA a entamé en 2021 des travaux permettant l'évaluation de la pertinence de cette nouvelle doctrine pour des rejets autres que ceux susceptibles de se produire sur un CNPE, notamment en cas de rejet de plutonium. Ce sujet, traité dans le cadre d'une saisine de l'IRSN est actuellement à l'étude dans le cadre d'un groupe de travail (GT) au sein du CODIRPA.
Afin d'alimenter ce groupe de travail, l'IRSN a de nouveau été saisi par l'ASN pour réaliser une analyse de la pertinence de la doctrine dans le cas de rejets accidentels d'uranium et fournir aux membres du GT une base d'information permettant d'introduire le sujet, afin :
- de recenser les installations pouvant être concernées par des rejets accidentels d'uranium ;
- de préciser les voies de transfert de l'uranium dans l'environnement (transfert dans l'eau et dans les productions agricoles) et les moyens et capacités disponibles de mesure de l'uranium dans les aliments et les matrices environnementales ;
- de préciser les effets sanitaires de l'uranium sur l'homme et les conséquences à long terme, ainsi que les normes actuelles de protection, dans l'objectif d'avoir des éléments pertinents pour la révision de la doctrine ;
- d'analyser la pertinence de la doctrine post-accidentelle, à savoir l'identification des points de la doctrine post-accidentelle (dans sa version de 2019) qui nécessitent une réflexion du GT pour les rejets d'uranium.
Ce rapport a pour objectif de fournir, pour l'uranium, des éléments utiles au CODIRPA afin de poursuivre ses réflexions sur les éléments de doctrine post-accidentelle. Pour cela seuls les rejets où l'uranium est l'élément principal rejeté sont étudiés. Par ailleurs les problématiques associées au marquage à l'uranium du fait de l'exploitation de sites miniers ne sont pas considérées.
Après la présentation d'éléments généraux sur l'uranium au chapitre 2, le chapitre 3 précise les types d'installations pouvant être à l'origine de rejets accidentels d'uranium. Le chapitre 4 fait état des connaissances sur le comportement de l'uranium dans les différents compartiments de l'environnement et les moyens de mesure disponibles pour évaluer les niveaux de contamination. Le chapitre 5 présente ses effets sanitaires sur l'homme, ses conséquences à long terme, les voies d'exposition et fait état des moyens de mesure pour évaluer les niveaux de contamination dans l'organisme. Enfin, à partir des différentes informations des précédents chapitres, le chapitre 6 propose une analyse de la pertinence des recommandations du CODIRPA pour l'évolution de la doctrine post-accidentelle (dans sa version de 2019) dans le cas de rejets d'uranium.