Prise en compte de l’influence de la spéciation chimique de l’uranium dans l’analyse de ses effets écotoxiques en eau douce
Le groupe d’expertise pluraliste (GEP) créé à la demande des Ministres chargés de la santé, de l’écologie et de l’industrie et officiellement mis en place le 29 juin 2006, a pour mission de faire des recommandations, aux pouvoirs publics et à l’exploitant, pour améliorer les conditions de gestion des anciens sites miniers sur le long terme.
L’évaluation du risque environnemental lié à l’uranium rejeté par les anciennes installations minières n’a pas permis d’écarter en première approche un risque chimique potentiel sur le bassin versant du Ritord. Le GEP a donc souhaité approfondir cette évaluation, en intégrant le rôle des nombreuses formes physico-chimiques (spéciation) que l’uranium peut prendre en solution, certaines étant très disponibles pour les organismes vivants quand d’autres peuvent être considérées comme inertes et ne participent pas de ce fait à l’écotoxicité du métal.
Ce rapport propose une approche méthodologique pour introduire cette connaissance dans l’évaluation du risque « uranium » pour les milieux aquatiques, et présente sa mise en œuvre sur le bassin versant du Ritord. Cette étude a permis d’émettre des recommandations sur les pratiques de l’exploitant en termes de stratégie d’échantillonnage et de mesures, pour fournir les données adéquates pour une évaluation du risque aux écosystèmes et pour la mise en œuvre d’un plan de surveillance écologique du bassin versant. Enfin, il est conclu que l’application de la méthode graduée pourra être étendue aux autres bassins versants concernés par l’influence des sites miniers de la région étudiée.