Résultats de la surveillance radiologique régulière de l’environnement du territoire national pour l’année 2019
17/03/2022
Ce rapport présente les résultats de la surveillance de l’état radiologique de l’environnement effectuée chaque année par l’IRSN au titre de la mission qui lui a été confiée par les pouvoirs publics, en prenant l’exemple de l’année 2019.
Il a pour objectif d’expliciter le plan annuel de surveillance mis en œuvre par l’Institut et de permettre au public de mieux comprendre les résultats de cette surveillance. A cet égard, le rapport présente les principales données acquises dans un contexte temporel élargi en les expliquant et les compare à des niveaux dits « de référence » mesurés sur des échantillons prélevés à distance des installations nucléaires.
Ce rapport illustre également la mise en œuvre sur le plan technique de la stratégie de surveillance de l’environnement de l’IRSN dont l’actualisation vient d’être publiée.
En vertu des missions qui lui sont confiées par le Code de l’environnement[1], l’IRSN réalise une surveillance radiologique de l’environnement, à proximité des principales installations rejetant des radionucléides dans l’environnement, mais aussi à distance de celles-ci.
Dans ce cadre, l’IRSN distingue la surveillance qui est effectuée de manière régulière, selon un plan annuel, de celle qui est effectuée ponctuellement, dans le cadre d’études planifiées comme les constats radiologiques régionaux et les études radiologiques de sites, ou de manière réactive, après un évènement ou le signalement d’une anomalie par un exploitant, une autorité ou la société civile.
Bien que variant peu d’une année sur l’autre, le plan de surveillance régulière de la radioactivité (PSR) de l’IRSN est réexaminé tous les ans. Il permet d’alimenter et d’actualiser des séries temporelles de mesures couvrant souvent plusieurs décennies. Ces chroniques sont une aide précieuse pour la mise en évidence d’une évolution à long terme des niveaux d’activité mesurés dans l’environnement ou la définition de niveaux de référence auxquels se rapporter notamment pour identifier une anomalie.
Ce rapport présente le résultat de la surveillance régulière menée par l’IRSN en 2019. Il ressort que les niveaux d’activité mesurés dans l’ensemble des matrices environnementales à proximité des sites surveillés, restent relativement constants ou en diminution, plus ou moins marquée selon le radionucléide.
Les variations des niveaux d’activités observées dans l’environnement à l’échelle du territoire métropolitain, sont cohérentes avec les dynamiques connues, telles que les variations saisonnières dans l’air des radionucléides telluriques et cosmogéniques, la prédominance de l’influence sur l’environnement des rejets de l’installation de la Hague sur ceux des autres installations localisées sur le littoral de la Manche ou encore l’influence des rejets des installations nucléaires situées en bordure du Rhône sur une grande partie du littoral méditerranéen français.
Il convient de noter un nombre significativement plus important que les années antérieures de mesures significatives (au-dessus des limites de détection) de radionucléides artificiels dans les matières en suspension dans les cours d’eau français, sans toutefois que les activités observées n’aient d‘impact sur l’environnement ou les populations.
Concernant les sites nucléaires en arrêt ou en démantèlement, les analyses conduites en 2019 ne mettent pas en lumière de rejet de radionucléides spécifiques liés à ces activités. En dehors d’un évènement particulier ayant pu marquer durablement son environnement, l’arrêt des opérations sur un site nucléaire se traduit par une diminution, dans un laps de temps plus ou moins long selon le radionucléide considéré, des activités mesurées auparavant et un retour vers des niveaux proches du bruit de fond radiologique.
Comme les années précédentes, la plupart des singularités radiologiques identifiées en 2019 sont historiques, et leurs niveaux sont soit constants, soit en diminution, du fait de la décroissance radioactive ou de leur dilution dans le milieu. En 2019, aucun évènement ayant pu entrainer un marquage des compartiments atmosphérique, terrestre et aquatique n’a par ailleurs été détecté à proximité des sites surveillés. Il convient cependant de noter que des évènements signalés en 2019 par l’exploitant ont eu un impact direct sur les niveaux en tritium des nappes phréatiques sur plusieurs sites nucléaires.
La surveillance radiologique effectuée en 2019 sur des denrées à l’échelle nationale, est mise en œuvre par l’IRSN notamment au travers de ses conventions avec la Direction générale de l’alimentation (DGAL) et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Si l’influence des installations nucléaires sur les indicateurs agroalimentaires produits à proximité peut être décelée par les moyens métrologiques actuels, les échantillons contrôlés présentent des activités très faibles sans impact sanitaire.
Les moyens mis en œuvre par l’IRSN ont, comme les années antérieures, permis de détecter en 2019, plusieurs événements ou augmentations ponctuelles d’activités radiologiques, notamment dans les milieux atmosphériques ou aquatiques. Toutes les détections ont fait l’objet d’investigations afin d’en déterminer l’origine et ont pu impliquer en fonction des sujets, les services de l'IRSN en charge de la sûreté, les exploitants des installations nucléaires concernées voire les partenaires internationaux de l’Institut.
L’ensemble des résultats de mesure de la radioactivité issus de cette surveillance est accessible via le site internet du réseau national de mesure de la radioactivité de l’environnement (RNM) : www.mesure-radioactivite.fr.