Savoir et comprendre
Résumé
La situation en 2014
28/07/2014
Etat des installations
En 2014, la situation s’améliore lentement à la centrale de Fukushima Daiichi avec l’obtention de résultats importants et une bonne tenue globale de l’échéancier de travaux :
- la poursuite du refroidissement des cœurs des trois réacteurs accidentés et la gestion des eaux dans les parties basses des bâtiments. Un dispositif de pompage des entrées d’eau de nappe est en place afin que celle-ci ne se mélange pas à l’eau de refroidissement davantage contaminée. Aussi, l’exploitant a obtenu l’accord pour rejeter à l’océan l’eau de nappe, dont la pollution radioactive est très faible, voire négligeable ;
- la finalisation des travaux de couverture des bâtiments réacteurs. Cette étape consiste à enlever les gravats puis à aménager une superstructure enveloppant les bâtiments ;
- la poursuite de l’évacuation des combustibles usés de la piscine du réacteur n°4 vers la piscine sécurisée. A la fin mai, plus de 800 assemblages combustibles ont été déchargés, soit plus de 50 % du combustible présent dans la piscine n°4 ;
- la préparation des opérations d’évacuation des combustibles usés des piscines des réacteurs n°1, 2 et 3 et des opérations de caractérisation des réacteurs afin de préparer leur démantèlement. A l’occasion de ces travaux, une zone de fuite a été localisée dans l’enceinte de confinement du réacteur n°3 ;
- la mise en place de nouveaux réservoirs d’entreposage de grande capacité (environ 700 m3), de qualité améliorée et aménagés sur une plateforme adaptée. Ces changements sont une réponse aux fuites sur les premiers réservoirs. Les quantités d’eaux radioactives à entreposer sur le site continuent à croître alors que les installations de traitement ne fonctionnent toujours pas de manière fiable.
Les travaux à venir sont toutefois encore importants et nécessiteront une vigilance renforcée de la part de TEPCO pour maîtriser les événements qui surviendront inévitablement, eu égard à l’ampleur et à la complexité des actions à mener.
L’IRSN souligne que les délais annoncés par TEPCO dans son plan d’actions sont cohérents avec les actions menées par ce dernier, mais sont à considérer comme des ordres de grandeur, et que d’importantes opérations, tant de caractérisation approfondie de l’état des installations que de recherche et de développement, sont à réaliser.
Télécharger les notes d'information de l'IRSN publiées en 2014 :
Point de situation général sur l'état des installations - Mars 2014
Note d'information sur la gestion des eaux souterraines sous le site - Mars 2014
Point de situation général sur l’état des installations - Mai 2014
Impact environnemental de l'accident
En juillet 2014, TEPCO a annoncé que les travaux de démantèlement du réacteur n°3 de Fukushima Daiichi auraient conduit, le 19 août 2013, à un rejet dans l'atmosphère de 280 milliards de becquerels de césium (Cs) 134/137 par heure, contre 10 millions de becquerels par heure habituellement, et ce durant quatre heures.
L’IRSN a effectué des simulations de la dispersion atmosphérique de ces rejets sur la base des valeurs rapportées, en supposant que le rejet était constitué à 100% de césium 137. Ces simulations ont été réalisées en considérant la météo du 19 août 2013, qui présente des vents globalement orientés vers Minamisoma en présence d’un épisode faiblement pluvieux en début d’après-midi. Elles conduisent à un incrément de dépôt compris entre 100 et 1000 Bq/m² dans la région de Minamisoma.
Les mesures de dépôt de Cs137 disponibles dans un rayon de 5 km autour de Minamisoma montrent des valeurs comprises entre quelques dizaines de milliers de Bq/m² et environ un million et demi de Bq/m². L’apport en dépôt de ce rejet tel que calculé est donc très faible comparativement au dépôt déjà présent sur la région de Minamisoma.
Conséquences sanitaires de l'accident : situation des travailleurs impliqués dans les opérations menées à la centrale nucléaire
Les seules informations disponibles quant aux doses reçues par les travailleurs impliqués dans les opérations menées à la centrale de Fukushima Daiichi sont celles fournies par l’exploitant TEPCO qui publie un bilan mensuel depuis avril 2011. Elles ne concernent que les employés de TEPCO ainsi que ceux des sociétés sous-contractantes. Le dernier bilan publié le 28 février 2014 porte sur 4 102 salariés de TEPCO et 27 932 salariés des sociétés sous-contractantes ayant travaillé à la centrale de Fukushima Dai-ichi entre le 11 mars 2011 et le 31 janvier 2014.
En ce qui concerne les effets observés, 7 décès de travailleurs ont été enregistrés à la fin 2013, parmi lesquels aucun ne serait attribuable à une exposition aux rayonnements ionisants, selon les indications des autorités japonaises.
Enfin, une base de données rassemblant les informations relatives au suivi médical des travailleurs a été mise en place. Les travailleurs ayant reçu une dose supérieure à 50 mSv bénéficieront aussi d’un suivi particulier pour détecter l’apparition éventuelle d’une cataracte. Ceux ayant reçu une dose supérieure à 100 mSv bénéficieront d’examens complémentaires visant à suivre l’éventuelle apparition de dysfonctionnements thyroïdiens et de certains cancers (poumon, estomac, colon).
En fonction des observations enregistrées, le suivi médical pourra être révisé dans 3 ans.