Savoir et comprendre
Résumé
Le bruit de fond des radionucléides artificiels dans l’environnement français métropolitain : Bilan des constats radiologiques régionaux
14/10/2022
De 1945 à 1980, plus de 500 essais atmosphériques d’armes nucléaires ont été réalisés par les États-Unis, l’Union Soviétique, la Grande-Bretagne, la Chine et la France. Ces essais ont libéré dans l’atmosphère de nombreux radionucléides dont une vingtaine a contribué à l’essentiel des retombées radioactives sur la France. En mai 1986, les masses d’air contaminées par l’accident de Tchernobyl ont entraîné des dépôts radioactifs très hétérogènes sur le pays. Si la plupart des radionucléides de période radioactive courte qui composaient ces retombées ont disparu par décroissance radioactive, le césium 137, le strontium 90, des isotopes du plutonium, ainsi que l’américium 241, de plus longues périodes, sont toujours présents dans les sols qui constituent le réservoir alimentant toutes les autres composantes de l’environnement.
Leurs activités massiques et volumiques y sont extrêmement variables, du fait de la variabilité spatiale des dépôts radioactifs initiaux et de leur devenir. Dans le cas du tritium et du carbone 14, également émis lors des explosions nucléaires, c’est l’air qui constitue ce réservoir et leurs concentrations environnementales sont beaucoup plus homogènes. Les activités massiques et volumiques de ces radionucléides dans les différentes composantes des milieux atmosphériques, terrestres, aquatiques continentaux et marins, constituent le « bruit de fond » des radionucléides artificiels dans l’environnement. Ce bruit de fond diminue depuis la fin des retombées atmosphériques du fait de la décroissance radioactive et de différents phénomènes présentés dans le présent rapport