Savoir et comprendre
Les démantèlements des réacteurs nucléaires dans le monde
(Dernière mise à jour : juin 2020)
Après les accidents de Tchernobyl (Ukraine) en 1986 et de Fukushima Daiichi (Japon) en 2011, l’Italie puis l’Allemagne, la Belgique et la Suisse ont décidé de fermer leurs réacteurs nucléaires et de réaliser leur démantèlement. Un mouvement qui pourrait prendre de l’ampleur avec l’arrivée en fin de vie technologique des réacteurs de deuxième génération, à l’instar des 58 réacteurs EDF en exploitation en France.
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| Vue extérieure de la centrale nucléaire du Garigliano (Italie) en cours de démantèlement (© IRSN/Dureuil) |
Parmi les 450 réacteurs de production d’électricité en exploitation dans le monde à la fin 2018, plus de 65 % d’entre eux fonctionnent depuis plus de 30 ans, selon l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Une tendance que l’on retrouve dans les deux grandes filières de réacteurs de deuxième génération :
- 64 % des 301 réacteurs à eau pressurisé (REP) fonctionnent depuis plus de 30 ans ;
- 77 % des 75 réacteurs à eau bouillante (REB) fonctionnent depuis plus de 30 ans.
L’arrêt définitif des réacteurs de deuxième génération pourrait donc connaître une ampleur particulière d’ici quelques années, y compris en France où 70 % des 58 réacteurs REP en exploitation fonctionnent depuis plus de 30 ans.
Zone de travail destinée aux opérations de découpe des gros composants par téléopération à la centrale nucléaire de Greifswald, en Allemagne (© IRSN/Dureuil) |
Le démantèlement est donc la conséquence de l’arrivée en fin de vie technologique d’une installation. Mais il peut également s’agir d’un choix politique. Après l'accident de Tchernobyl, l'Italie a décidé en 1986 par référendum l'arrêt de ses six réacteurs nucléaires. Ce sont également des raisons politiques, à savoir le respect des conditions d'accès à l’Union européenne, qui ont poussé la Bulgarie, l'Arménie, la Lituanie ou encore la Slovaquie à arrêter leurs réacteurs de technologie russe, qui ne disposaient pas d'enceinte de confinement.
Plus récemment, l'accident de Fukushima Daiichi (Japon) de mars 2011 a conduit l’Allemagne, la Suisse et la Belgique à abandonner progressivement leur filière nucléaire. Enfin, au Japon, seuls 9 des 33 réacteurs opérationnels ont redémarré à la fin 2019.
En France, l’application de la loi de transition énergétique pour une croissance verte conduira à l’arrêt de plusieurs réacteurs à moyen terme. En effet, l’article L.100-4 du code de l’énergie fixe un objectif de réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité de 75 % à 50 % à l’horizon 2025.
Lire la page Démantèlement : des contextes et des stratégies très différents selon les pays
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| Entrée de la centrale nucléaire EDF de Chooz, dans les Ardennes. (© IRSN/Dureuil) |
Le démantèlement des réacteurs de deuxième génération est techniquement plus facile à réaliser que celui des réacteurs de première génération, à savoir les installations de la filière uranium naturel graphite gaz. Cela tient à plusieurs facteurs comme la disponibilité des techniques, des compétences y compris pour la gestion des déchets, ou encore à une conception des installations plus favorable.
À partir de l’expérience acquise sur les réacteurs REP déjà déconstruits, le démantèlement complet est possible en une vingtaine d’années. Pour la seule cuve du réacteur et ses internes, les opérations peuvent être réalisées sur une durée qui peut varier de quelques mois à quelques années selon les modalités retenues : gestion monobloc, découpe en grosses pièces ou découpe en petits morceaux.
Légende : les réacteurs accidentés sont en jaune ; les anciens réacteurs de génération I sont en rouge ; les anciens réacteurs de génération II sont en violet, les anciens réacteurs prototype sont en turquoise.
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