Savoir et comprendre

Flux et modalités de transports de substances radioactives en France

19/03/2018

​En France, les transports de substances radioactives à usage civil représentent environ 6 % des transports de matières dangereuses, soit 980 000 colis par an. Ils concernent une grande diversité de substances, de formes physiques et chimiques variées, de quantités de radioactivité et de types de conditionnement.
 

Le principal mode de transport des colis de substances radioactives est le transport routier : environ 96% des colis sont transportés exclusivement par route. Les 4% de colis restants font l’objet de transports combinés, notamment par route et air (3% des colis) et par route, mer et rail (1% des colis).

 

Irsn- substances radioactives - moyen de transport


Moyen de transport utilisé et fréquence des événements
(flux en nombre, fréquence en % sur la période 2014-2015)
 

La réglementation distingue plusieurs types de colis en fonction de la quantité de substances radioactives à transporter (l’activité du contenu) et de leur dilution dans l’ensemble des matières à transporter (l’activité massique du contenu). Ces seuils d’activité dépendent des conséquences radiologiques potentielles et de la forme physique de la matière (solide, liquide ou gazeuse).
 


A gauche, emballages étanches appartenant à la classe de colis type A dans lesquels sont conditionnées les piluliers contenant les sources radioactives (© Arnaud Bouissou/MEDDE/IRSN). A droite, appareil destiné à réaliser des contrôles non destructifs par radiographie, les gammagraphes sont régulièrement transportés. Pour ce faire, l’expéditeur utilise un colis de type B (© Nedim Imré/IRSN).
 

Par exemple, le colis de type B (60 000 colis par an en France) est utilisé pour le transport de substances fortement radioactives, à savoir quand la dose reçue, par irradiation, contamination et inhalation, est de 50 mSv pour une personne située, pendant 30 minutes, à 1 mètre de la matière non emballée. Par ailleurs, le colis de type B doit résister à des situations accidentelles telles qu’un feu de 800° C pendant 30 minutes, une chute de 9 mètres, une perforation avec un poinçon de 1 mètre ou encore une immersion jusqu’à 200 mètres pour les colis les plus radioactifs. Ces essais sont réalisés par les industriels et expertisés par l’IRSN.
 

 

Type de colis à utiliser en fonction des substances radioactives


A contrario, compte tenu de la quantité  limitée de radioactivité transportée, les colis « exceptés » (460 000 colis par an), ceux de type A (300 000 colis par an) et les colis industriels IP (100 000 colis par an) ne sont pas soumis aux épreuves accidentelles. Ainsi, le seuil de résistance est limité aux situations de routine (vibrations, variations de température, etc.) pour les colis « exceptés » et aux incidents (forte pluie, chute de 1,2 mètre, empilement) pour les colis de type A et IP.
 

Enfin, les colis de type C, conçus pour le transport aérien de grandes quantités de substances radioactives, doivent être conçus pour résister à des épreuves de sévérité renforcée par rapport à celles applicables aux colis de type B. Toutefois, il n’existe pas, en France, de modèle de colis de type C agréé pour le transport de substances radioactives dans le domaine civil. 

 

Épreuves réglementaires par type de colis
 

Exceptés

Type A et IP

Type B

Type C