Savoir et comprendre
Résumé
Risques de rupture et prévention
21/05/2012
En fonctionnement normal, une surveillance permanente des tubes des générateurs de vapeur est assurée par deux méthodes :
- d’une part, une écoute acoustique qui permet de détecter les chocs qui résulteraient de la présence de corps migrants,
- d’autre part, la détection et le suivi des fuites entre le circuit primaire et le circuit secondaire par :
- la mesure de la radioactivité des gaz extraits du condenseur de la turbine
- la mesure de la radioactivité de l’eau du circuit de purges de chaque générateur de vapeur
- la mesure de la radioactivité due à l’azote 16 dans la vapeur sortant de chaque générateur de vapeur (l’azote 16 est un produit d’activation gazeux de courte période présent dans l’eau du circuit primaire produit par action des neutrons sur l’oxygène).
La méthode par mesure de la radioactivité de l’azote 16 est la méthode la plus rapide et la plus sensible : elle permet de détecter quasi-instantanément une fuite de l’ordre 3 à 5 litre/heure et d’identifier le générateur de vapeur concerné.
Il existe différents critères d’arrêt du réacteur en cas d’évolution du débit de fuite entre le circuit primaire et le circuit secondaire. En particulier, en cas d’atteinte rapide d’un débit de fuite de 70 litre/heure, la mise à l’arrêt sûr de l’installation est immédiatement engagée en application des procédures de conduite accidentelle. C’est l’application de ce critère qui a conduit à l’arrêt de Cruas 4 le 11 février 2006 ; le débit de fuite est resté inférieur à 1000 litre/heure, mais un court rejet de vapeur très légèrement contaminée a eu lieu.
De plus, pour faire face aux différents modes de dégradation des tubes des générateurs de vapeur, des contrôles non destructifs sont réalisés lors des arrêts des réacteurs ; ils sont pour l’essentiel réalisés par des sondes passant dans les différents tubes. Les modalités précises des contrôles sont définies dans des « programmes de base de maintenance préventive » réexaminés tous les deux ans pour tenir compte de l’expérience d’exploitation nationale et internationale. En fonction des résultats des contrôles, des bouchages de tubes sont réalisés de manière préventive. Les épreuves hydrauliques règlementaires des circuits primaires et secondaires participent également à la vérification du bon état des tubes.
Enfin, lorsque les dégradations des tubes deviennent trop importantes, des opérations lourdes de remplacement de l’ensemble des générateurs de vapeur associés à un réacteur sont réalisées. Depuis 1990, dix-huit remplacements ont été effectués, au rythme d’environ un par an ; douze autres sont programmés.
Les différents modes de dégradation observés sur le faisceau tubulaire des générateurs de vapeur
A lire également :
- Dossier : Le colmatage des générateurs de vapeur.