Ukraine : Situation de la centrale de Zaporizhzhya après les bombardements des 5 et 6 août 2022
Vendredi 5 août 2022 à 14h30, la centrale nucléaire de Zaporizhzhya en Ukraine (dont 3 réacteurs étaient en production et 3 à l’arrêt) a fait l’objet de bombardements au niveau d’un transformateur de la ligne électrique haute tension 330 kV. Les destructions ont entrainé l’arrêt automatique du réacteur n°3 et le démarrage de ses groupes électrogènes de secours.
Ces groupes électrogènes permettent de maintenir l’alimentation électrique des systèmes de refroidissement du réacteur en cas de perte de l’alimentation électrique externe de la centrale (lire la note d’information IRSN du 22 mars 2022 : Dispositions prévues en cas de perte totale des alimentations électriques externes de la centrale de Zaporizhzhya en Ukraine ). Les bombardements ont également provoqué des coupures d’électricité dans la ville d’Enerhodar, voisine de la centrale.
Un peu plus tard, le 5 août, un deuxième bombardement a endommagé une des stations de production d’azote à proximité des bâtiments de stockage d’effluents radioactifs. En exploitation normale, les effluents issus des circuits d’un réacteur sont traités et stockés sous forme liquide ou gazeuse afin de permettre leur décroissance radioactive avant rejet dans l’environnement. Sur les réacteurs de cette centrale, l’azote est notamment utilisé par le système de traitement des effluents gazeux pour inerter [1] les réservoirs présentant un risque d’explosion d’hydrogène. A court terme, l’approvisionnement en azote des systèmes de traitement des effluents gazeux est assuré par des bâches de réserve.
Dans la soirée du samedi 6 août 2022, un troisième bombardement du site a eu lieu, à proximité de l’installation d’entreposage à sec de combustible usé, endommageant des murs, fenêtres et le toit de l’installation, ainsi que trois capteurs de surveillance radiologique. Les containers contenant des assemblages combustibles usés n’auraient pas été endommagés.
Aucun rejet radioactif n’a été constaté par l’exploitant sur le site à la suite de ces bombardements ; les réseaux disponibles de mesures de la radioactivité dans l’environnement n’ont également pas montré d’élévation de la radioactivité.
Des actions de réparation des équipements endommagés sont nécessaires pour restaurer les lignes de défense de la centrale, notamment au niveau de ses sources électriques externes.
Note :
- L’inertage consiste à remplacer l’oxygène de l’air par de l’azote.