Savoir et comprendre

Sur la base des informations reçues des exploitants, de Météo-France et des données environnementales, le Centre technique de crise de l’IRSN utilise une méthode pour produire un diagnostic de la situation puis un pronostic des évolutions afin de conseiller les pouvoirs publics.

En cas d’accident radiologique, les experts du Centre technique de crise utilisent des outils développés par l’IRSN pour définir la situation, son évolution potentielle ainsi que les rejets réels ou possibles afin d’établir les conséquences sur l’environnement et la population pour conseiller les pouvoirs publics.

La démarche d’expertise en cas d’accident affectant un réacteur du parc électronucléaire

L’objectif de la démarche d’expertise est d’apprécier la situation et ses évolutions possibles dans le temps afin de recommander à temps, en tant que de besoin, la mise en œuvre d’actions de protection des personnes et de l’environnement. Mise en œuvre de façon cyclique, elle s’articule autour des actions suivantes:

• un diagnostic de la situation couvrant à la fois l’état de l’installation accidentée, les rejets de substances radioactives passés et en cours et leurs conséquences radiologiques dans l’environnement. Ce diagnostic est effectué à partir de l’analyse des données techniques transmises par l’exploitant de l’installation affectée, automatiquement ou par messages, des informations reçues sur les actions menées par celui-ci, ainsi que de l’évaluation des transferts de radionucléides dans l’environnement et des résultats de mesures radiologiques disponibles ;
• un pronostic de l’évolution de la situation. Ce dernier permet, à partir du diagnostic et des dispositions mises en œuvre dans l’installation, d’évaluer de manière prédictive l’évolution de l’état de l’installation (en particulier de l’état des différentes barrières de confinement des substances radioactives), les rejets à venir (quantités et délais avant rejets) et leurs conséquences radiologiques et dosimétriques ;
• éventuellement, un pronostic aggravé, fondé sur l’hypothèse d’une défaillance supplémentaire d’un équipement (dit aggravant) afin d’en évaluer l’impact en termes de rejets (quantités et notamment délais avant rejets) et de conséquences radiologiques et dosimétriques dans l’environnement ;
• une comparaison et une discussion régulières des résultats du diagnostic et du pronostic avec ceux qui sont réalisés par l’exploitant ;
• la transmission à l’Autorité de sûreté nucléaire, éventuellement plus large ment aux pouvoirs publics, des résultats de l’expertise de l’IRSN et de ses propositions en termes de mesures de protection à mettre en œuvre ou à prévoir.

La mise en œuvre régulière de cette démarche d’expertise permet de recadrer le diagnostic et le pronostic de l’état de l’installation accidentée et des rejets radioactifs (panaches, dépôts…), en tenant compte de l’évolution de la situation de l’installation accidentée, des données météorologiques actualisées transmises par Météo France, des mesures de la contamination dans l’environnement.

Les logiciels de simulation mis en œuvre par l’IRSN permettent ensuite d’estimer l’exposition correspondante des personnes; les calculs sont généralement réalisés de façon à obtenir des estimations raisonnablement enveloppes des doses.