Savoir et comprendre
Résumé
Le retrait d’un paratonnerre radioactif en 4 étapes
21/02/2018
Le collège Condorcet à Dourdan, dans l’Essonne, était l’un des nombreux endroits en France concerné par la présence d’un paratonnerre à tête radioactive. À la fin 2016, une entreprise autorisée par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) est intervenue pour enlever et évacuer l’équipement.
Au collège Condorcet, il s’agissait d’un paratonnerre de la marque Hélita contenant du radium 226. Un équipement recensé par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) dans la liste des paratonnerres radioactifs interdits à la fabrication et la commercialisation en France depuis 1987.
C’est Franklin France, une entreprise spécialisée dans la protection contre la foudre, qui a été choisie par le collège pour le retrait du paratonnerre. L’opération d’une bonne heure a nécessité la présence d’un assistant coordinateur de chantier et d’un responsable qualité sécurité environnement.
A gauche, mesure le débit de dose autour des pièces du paratonnerre. A droite, la zone d’intervention de 5 m destinée à découper et à conditionner les déchets. (© Florence Levillain/Signatures/IRSN)
Étape 1 : se protéger avec un EPI et suivre sa dosimétrie
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L'assistant coordinateur de chantier en train de revêtir un EPI - (© Florence Levillain/Signatures/IRSN) |
Afin d’éviter toute contamination par les poussières radioactives, l’assistant coordinateur du chantier qui va être au contact du paratonnerre dispose d’un équipement de protection individuelle (EPI) à usage unique. (Photo ci-contre).
La réglementation lui impose également de porter trois dosimètres passifs – doigt, poignet, poitrine – et un dosimètre opérationnel qui contrôle la dose reçue en temps réel. Ce suivi dosimétrique permet de s’assurer que les limites d’exposition au niveau de la peau et des extrémités ne sont pas dépassée.
Étape 2 : retirer le paratonnerre et le découper
L’une des difficultés de l’intervention est de ne pas faire tomber le paratonnerre, qui pèse plus de 20 kg (photo ci-dessous, à droite). Depuis la nacelle, l’assistant coordinateur découpe d’abord les deux attaches du mat à l’aide d’une disqueuse (photo ci-dessous, à gauche). Puis, une fois redescendu, il découpe la tête et les trois tiges appelées « moustaches ». Pour ce faire, une zone d’intervention de 5 m de rayon interdite à toute personne extérieure a été préalablement balisée.
Démontage du paratonnerre radioactif (© Florence Levillain/Signatures/IRSN)
Étape 3 : nettoyer le site et conditionner un colis de déchets
Dans la zone d’intervention, l’assistant coordinateur de chantier mesure le débit de dose autour des pièces du paratonnerre. Une fois l’opération terminée, les pièces radioactives et l’EPI sont déposés dans un sac en aluminium plastifié fermé par un ruban adhésif (photos ci-dessous). Le colis est ensuite conditionné : à Dourdan, il s’agit d’un fût, glissé dans un deuxième fût scellé et étiqueté.
Aucune partie radioactive ne doit rester sur le site. C’est pourquoi l’équipe d’intervention doit procéder au nettoyage de la zone d’intervention et à la vérification du site avant l’évacuation du colis.
Conditionnement du paratonnere après son découpage (© Florence Levillain/Signatures/IRSN)
Étape 4: évacuer les déchets radioactifs
Le débit de dose au contact et à un mètre du colis est mesuré avant l’évacuation. Cela sert à déterminer l’indice de transport sur une échelle de 0 à 10. Par exemple, Franklin France est uniquement autorisée à transporter des colis dont l’indice est inférieur à 3. L’information figure aussi dans le « document de transport » réglementaire.
Autre obligation : deux plaques doivent être apposées à l’arrière du véhicule utilisé pour le transport : la première de couleur orange indique le code du danger et la seconde précise la classe de marchandises dangereuses (photo ci-dessous, à droite). Enfin, le colis doit être placé dans le plus loin possible du chauffeur et calé solidement à l’aide de sangles et de crochets (photo ci-dessous, à gauche).
Le fût peut dès lors, être évacué vers le site de stockage de Franklin France. Un entreposage provisoire jusqu’à la prise en charge du colis par l’Andra.
Installation dans le véhicule d'un colis de déchets avant son transport (© Florence Levillain/Signatures/IRSN)