Savoir et comprendre
Résumé
L'exposition aux rayonnements ionisants
21/05/2012
Nous sommes exposés en permanence à des sources de radioactivité naturelle et artificielle. L’IRSN évalue régulièrement les expositions de la population, des patients et des travailleurs exposés aux rayonnements ionisants, afin de suivre leurs évolutions et de proposer aux pouvoirs publics les mesures nécessaires à leur maîtrise.
Deux types d'exposition aux rayonnements ionisants
On parle d’irradiation pour une exposition externe aux rayonnements ionisants, c’est-à-dire lorsqu’une personne se trouve exposée de l’extérieur par les rayonnements ionisants émis par une source radioactive situé dans son voisinage. Dans ce cas, l’exposition cesse dès lors que la source de radioactivité est éloignée de la personne ou si un écran (blindage) est interposé entre la personne et la source.
On parle de contamination pour une exposition interne aux particules radioactives, c’est-à-dire quand des éléments radioactifs ont pénétré à l’intérieur de l’organisme. Ceci peut se produire par inhalation des particules radioactives présentes dans l’air, par ingestion d’aliments contaminés par des particules radioactives, ou via contact direct avec la peau ou une plaie (on parle dans ce cas de « contamination externe »). Lors d’une contamination, l’exposition aux particules radioactives se poursuit tant que la source est à l’intérieur ou au contact du corps.
Comment mesure t’on la radioactivité ?
Il existe 3 unités principales de mesure de la radioactivité : le Becquerel (Bq), le Gray (Gy) et le Sievert (Sv).
Le Becquerel est l’unité internationale de mesure de l’activité d’un radionucléide ; elle correspond au nombre de désintégrations par seconde. La radioactivité d'une substance est définie comme le nombre de Bq au sein d'une certaine quantité de matière. L’activité naturelle du corps d’un adulte de 70kg est par exemple de 10 000 Bq, celle d’un litre d’eau de mer de 12 Bq et celle d’un Kg de granit de 7 000 Bq.
Le Gray est surtout utilisé en radiothérapie pour mesurer la quantité d’énergie délivrée par un rayonnement à chaque Kg de tissu qu’il traverse. On parle de « dose absorbée » pour représenter l'énergie que l'atome radioactif transmet à l'endroit du corps avec lequel il entre en contact.
Le Sievert ou son sous multiple, le millisievert (mSv = 0,001 Sv), est une unité de mesure utilisée en radioprotection pour mesurer l’effet d’un rayonnement sur un organisme vivant. Elle tient compte du type de rayonnement, des doses reçues par l’organisme et de la sensibilité des tissus traversés. C’est cette unité qui est le plus souvent utilisée pour l’évaluation des risques pour la santé car elle permet de comparer l’effet d’une même dose délivrée par des rayonnements de nature différente à des organismes, des organes ou des tissus qui n’ont pas la même sensibilité aux rayonnements.
Alors, quel est notre niveau d'exposition ?
| |
---|---|
| Télécharger la brochure avec les chiffres-clés à retenir (PDF, 1,5 Mo) |
Exposition de la population
En France, l’exposition moyenne à l’ensemble des sources de rayonnements ionisants est de 4,5 mSv/an, dont 2,9 mSv/an pour celles d’origine naturelle et 1,6 mSv/an pour celles d’origine artificielle (essentiellement médicale).
Exposition des patients
Près de 45 % des Français bénéficient d’au-moins un examen médical à visée diagnostique par an. Chez ces patients, la dose individuelle moyenne s’élève à 3,5 mSv/an, au lieu des 1,6 mSv/an si l’on considère l’ensemble de la population.
Exposition des travailleurs
En France, environ 393 000 travailleurs sont surveillés pour leur exposition potentielle aux rayonnements ionisants. Parmi eux, seulement 1/4 sont des travailleurs effectivement exposés et leur dose individuelle moyenne est de 0, 95 mSv/an.