Savoir et comprendre
Résumé
Le réacteur nucléaire EPR de Flamanville : introduction
27/03/2024
Le projet EPR (European Pressurized Reactor) a été initié à la fin des années 1980 avec l’objectif d’améliorer sensiblement la sûreté et la protection de la population et de l'environnement contre les rayonnements ionisants.
L’EPR est un réacteur nucléaire dit « évolutionnaire », c’est-à-dire que sa conception repose sur celle des réacteurs existants : les réacteurs nucléaires de type N4 français et Konvoi allemands. Il bénéficie ainsi de technologies éprouvées et du retour d’exploitation de ces prédécesseurs. Toutefois, des évolutions importantes ont été introduites afin de répondre à l’objectif de renforcer la sûreté du réacteur.
> Voir L'historique du projet EPR
Il est le premier réacteur français à bénéficier des enseignements tirés des accidents nucléaires de Three Mile Island (États-Unis) et de Tchernobyl (Ukraine).
La défense en profondeur, principe fondamental de conception des réacteurs nucléaires, est renforcée, en particulier par la prise en compte des défaillances multiples, l’amélioration de la protection contre les effets des agressions et la prise en compte des accidents graves. Ainsi, l’EPR intègre :
- un plus grand niveau de redondance, de diversification et de séparation physique des systèmes de sauvegarde ;
- une possibilité de fonctionner en cas de perte totale d’alimentation électrique ;
- une plus grande diversification des systèmes de refroidissement.
> Voir Les objectifs de sureté du réacteur EPR
Les principales évolutions sont :
- quatre voies indépendantes et géographiquement séparées ;
- quatre groupes électrogènes principaux et deux groupes électrogènes de secours de conception différente ;
- des sources froides diversifiées pour les situations ultimes,
- un renforcement du bâtiment du réacteur, du bâtiment d’entreposage des assemblages combustibles usés ainsi que deux des quatre bâtiments abritant les systèmes de sauvegarde par une coque avion ;
- un récupérateur de corium.
C’est un réacteur puissant d’une capacité de production de plus de 1 600 mégawatt (MWe) contre 1 450 MWe pour les derniers réacteurs construits en France (de type N4). Il est conçu pour une durée de fonctionnement de 60 ans.
Ce réacteur est implanté sur le site de Flamanville ( Manche).
Le décret d’autorisation de création de l’EPR de Flamanville 3 (Manche) a été délivré en avril 2007 et les premiers travaux sur le site ont été engagés à l’automne 2007. Depuis cette date, l’IRSN accompagne l’ASN dans le contrôle de la réalisation de l’ouvrage pour s’assurer que les pratiques mises en œuvre sont à l’état de l’art et permettront in fine de respecter les exigences de la démonstration de sûreté.
De la conception à la mise en service de l’EPR, en passant par le suivi de la réalisation et des essais de démarrage, l'IRSN analyse les dispositions retenues par EDF et propose, si nécessaire, des évolutions pour améliorer la sûreté du nouveau réacteur. Ces études et expertises ont conduit à faire évoluer le projet sur plusieurs points.
L’IRSN a ainsi mené des expertises dans plusieurs domaines. Voici des exemples des instructions réalisées :
- le contrôle-commande
- le récupérateur de corium
- la conduite informatisée
- la qualification des équipements
- les soupapes du pressuriseur
- la filtration du système RIS en recirculation
- les RGE
- les écart fabrication CSP/CCP
- l’anomalie de fabrication du couvercle et du fond de la cuve
- le REX des premiers réacteurs EPR en fonctionnement
- les essais de démarrage
> Voir L’expertise par l’IRSN du réacteur EPR
> Lire les avis de l’IRSN sur l’EPR